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MATRICULES SUR LES BRAS DE PRISONNIERS DES CAMPS.

Publié le 24/01/2018 à 11:22 par rol-benzaken Tags : article mort homme fond coeur travail femmes sur livre

Un numéro sur l’avant-bras.

POURQUOI SONT-ILS TATOUÉS ?

A Auschwitz, et seulement dans ce centre de la Solution Finale, les déportés qui ne sont pas éliminés dès leur arrivée (juifs ou non juifs) sont tatoués d’un numéro matricule sur l’avant-bras gauche. Dès son arrivée au camp, tondu, désinfecté et revêtu d’oripeaux, le détenu n’est plus que le numéro matricule tatoué sur son avant-bras gauche.

Pourquoi ce tatouage ?

Sont tatoués les déportés affectés au camp, en transit ou pour y travailler. Ceux qui sont destinés à être éliminés dès leur arrivée (assassinés ou gazés) ne sont pas tatoués. Étant donné le nombre important de cadavres, le tatouage permet aux SS d’identifier les corps pour un décompte administratif.

 

Tatouage systématique sur l'avant-bras

Ce n’est que le 22 février 1943, comme l’indique une fiche rédigée par la Kommandantur d’Auschwitz, que commence le tatouage systématique des déportés, Juifs ou non, qui ont échappé à la mort dans les chambres à gaz car ils avaient été considérés par les SS comme aptes au travail.

A cause de l’immensité du camp qui, avec ses 47 annexes, finit par s’étendre sur 40 km2, les nazis estiment que c’est le meilleur moyen d’identifier tous les prisonniers, y compris quand ils meurent.

Le numéro de matricule sera désormais tatoué sur l’avant-bras gauche, en général sur la partie externe mais aussi, à certaines périodes, à l’intérieur de l’avant-bras. Ce sont des “schreiber”, notamment des détenus forcés à le faire, qui tatouent chiffre par chiffre à l’aide d’aiguilles.

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Réduits à un simple numéro

Le numéro incrusté dans la peau était l’aboutissement de ce système parfaitement réfléchi de déshumanisation. Le prisonnier n’avait même plus de nom mais une “immatriculation” qu’il était obligé d’apprendre par coeur afin de la réciter, en allemand, à chaque appel ou convocation.

Pour les Juifs croyants, l’offense s’ajoutait à la souffrance puisque la Torah interdit toute modification irréversible du corps, donc les tatouages notamment. On sait néanmoins que l’être humain est capable de s’adapter à tout, y compris à l’enfer sur Terre.

Dans son livre emblématique “Si c’est un homme”, l’Italien Primo Levi, rescapé d’Auschwitz, explique comment certains déportés arrivèrent à trouver un brin d’humanité derrière chaque matricule.

“Certains d’entre nous se sont peu à peu familiarisés avec la funèbre science des numéros d’Auschwitz, qui résument à eux seuls les étapes de la destruction de l’Hébraïsme en Europe, écrit Primo Levi.

Pour les anciens du camp, le numéro dit tout : la date d’arrivée au camp, le convoi dont on faisait partie, la nationalité. On traitera toujours avec respect un numéro compris entre 30 000 et 80 000 : il n’en reste que quelques centaines”.

Selon plusieurs témoignages, des gardiens SS semblaient également éprouver un certain respect pour les prisonniers qui portaient les numéros les moins élevés, preuve de leur endurance pour survivre. Parfois, ils leur donnaient une corvée moins importante ou la faisaient faire par des détenus arrivés plus récemment.

Environ 400 000 personnes ont été enregistrées et réduites à un simple numéro dans le plus grand camp de la mort mis en place par les nazis, plus de la moitié y a péri…Mais ce bilan effrayant est encore loin de montrer toute l’ampleur de l’extermination, car au total, 1,3 million d’hommes, de femmes et d’enfants sont arrivés un jour à Auschwitz. 1,1 million n’en sont jamais ressortis vivants. 90% étaient des Juifs venus de toute l’Europe.

Le camp d’Auschwitz n’est qu’un exemple de la monstruosité nazie, appelée en hébreu la Shoah, la “catastrophe”. La Shoah a fait disparaître 5,7 millions de Juifs.

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L'entrée du camp d'Auscwitz II Birkenau en 1945.

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« Häftling : j’ai appris que je suis un Häftling. Mon nom est 174 517 ; nous avons été baptisés et aussi longtemps que nous vivrons nous porterons cette marque tatouée sur le bras gauche. »

 

La portée symbolique de l’immatriculation est évidente : morts en sursis, que cela soit par extermination ou élimination, les déportés cessent d’être des individus caractérisés par une identité propre pour ne devenir que de simples numéros.

Pour les Juifs religieux, le tatouage pratiqué à Auschwitz est de surcroît une atteinte supplémentaire dans la mesure où elle contrevient à un principe de la Torah qui proscrit toute modification irréversible du corps. Primo Lévi dit bien dans son incontournable témoignage, Si c’est un homme,  ce que signifie ce tatouage :

« Alors, pour la première fois, nous nous apercevons que notre langue manque de mots pour exprimer cette insulte : la démolition d’un homme. En un instant, dans une intuition quasi prophétique, la réalité nous apparait : nous avons touché le fond. Il est impossible d’aller plus bas : il n’existe pas, il n’est pas possible de concevoir condition humaine plus misérable que la nôtre.

Plus rien ne nous appartient : ils ont pris nos vêtements, nos chaussures, et même nos cheveux ; si nous parlons, ils ne nous écouteront pas, et même s’ils nous écoutaient, ils ne nous comprendraient pas.

Ils nous enlèveront jusqu’à notre nom : et si nous voulons le conserver, nous devrons trouver en nous la force nécessaire pour que derrière ce nom, quelque chose de nous, de ce que nous étions, subsiste. »