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Date de création : 28.02.2014
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HASSAN II ET LES CHEFS D'ETATS FRANCAIS.

Le Maroc était à l’époque un protectorat français.

Le pouvoir réel était à Paris et dans les palais de ses représentants, mais le sultanat avait été maintenu comme symbole, pour servir de lien entre le colonisateur et la population. Les Marocains se reconnaissent dans la dynastie des Alaouites, qui règne sur le pays depuis 1666.

Grandissant aux côtés de son père, le sultan Mohammed V, le jeune Moulay Hassan a assisté de près aux humiliations que faisaient subir à ce dernier les résidents généraux à l’esprit étroitement colonialiste nommés par Paris. La famille royale était acquise aux idées de l’indépendance qui se diffusèrent dans le pays après le conflit mondial de 1939-45 qui avait vu les Marocains prendre part en masse aux efforts de guerre pour la libération de la France.

Or l’indépendance promise ne venait pas. Devenu juriste, le prince Hassan conseillait son père. C’est lui qui rédigea pour son père le discours du Trône de 1952, considéré comme la charte du nationalisme marocain. C’est l’épreuve de force...

Le prince héritier Moulay El-Hassan et son père Mohammed V, en 1950.

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Comme on pouvait s’y attendre, l’affrontement tourna à la défaveur du Palais, obligeant le roi à abdiquer en 1953 et à partir en exil en Corse avec toute sa famille, puis à Madagascar. Mais au bout de deux ans, il est rappelé à Rabat par Paris, car la donne politique dans la région avait changé, avec l’arrivée au pouvoir de Bourguiba en Tunisie hostile à la France et l’éclatement de la guerre d’Algérie. De peur de voir toute l’Afrique du Nord s’embraser, le gouvernement français s’empressa de rétablir le sultan dans ses droits royaux et accéléra le processus d’émancipation du royaume. Le Maroc accéda à l’indépendance le 3 mars 1956.

Cinq ans après, lorsque Mohammed V meurt en 1961, Hassan II monte à son tour sur le trône chérifien, mais le pays est profondément fragilisé par les révoltes tribales qui avaient éclaté à la fin des années 1950 et que l’État marocain fraîchement indépendant avait réprimées dans le sang avec l’aide militaire française. L’armée française avait également joué un rôle dans la mise en place, sous l’égide du futur Hassan II, des Forces armées royales, formant l’état-major et fournissant aide et matériel à cette armée balbutiante, qui allait rapidement s’imposer comme l’une des plus fortes armées d’Afrique. Or, militairement, mais aussi économiquement le royaume était dépendant de l’ancienne puissance coloniale.

C’est dans ce contexte qu’eut lieu la première visite officielle à Paris, en juin 1963, d’Hassan II en sa qualité de roi. Soucieux de voir son pays reconquérir sa pleine souveraineté dans la coopération avec l’ancienne métropole, le jeune monarque avait préparé sa visite en participant à «  Cinq colonnes à la Une », l’émission phare de la télévision française. Malgré « l’atmosphère un peu passionnelle » qui a pu parfois vicier les relations franco-marocaines, il avait plaidé pour un reformatage de ces relations, en appelant à les fonder sur la loyauté et des valeurs partagées. « Un cadre pour coopérer, car on s’enthousiasme pour les mêmes choses, et on œuvre pour les mêmes choses », avait proclamé le souverain.

Sensible à l’intelligence et l’ampleur de cette vision, le général de Gaulle reçut en grande pompe cet « ami de la France ». « Ici, vous êtes, Sire, par excellence, le bienvenu », déclara le locataire de l’Élysée, avec sans doute l’espoir de pouvoir s’appuyer sur ce jeune roi pour renouer avec le monde arabe où les Français avaient perdu leur aura suite à la crise de Suez en 1956 et les tourments de la guerre d'Algérie.

Or la lune de miel sera de courte durée, car le ciel des relations franco-marocaines va s’assombrir avec l’enlèvement deux ans plus tard en plein Paris, au cœur du quartier de Saint-Germain-des-Prés, de l’opposant marocain Mehdi Ben Barka. L’audience grandissante dans le Tiers-monde de ce chef de l’opposition charismatique, exilé en Europe, inquiétait le roi.. Après son rapt, l'opposant ne réapparaîtra jamais, ayant été sans doute assassiné par ceux qui l’avaient enlevé.

Le 15 juin 1945, le Général de Gaulle remet la Croix de la Libération au jeune prince Moulay Hassan par le Général de Gaulle .

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Il va falloir attendre l’élection en 1969 de Georges Pompidou à la présidence française pour que les deux pays normalisent leurs relations bilatérales. Malgré le retrait de Rabat de la zone franc en 1973 et la nationalisation de la compagnie minière Miferma en 1974, les liens se sont approfondis, sous les présidences de Pompidou et de Giscard d’Estaing, le successeur de Pompidou à l’Élysée. « Chez Pompidou, puis chez Giscard d’Estaing, le souverain chérifien trouva des alliés plutôt compréhensifs. Au point qu’on peut se demander si l’affaire Ben Barka aurait eu les mêmes répercussions dans le cas où elle se serait déroulée sous d’autres présidents que de Gaulle ».

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Toujours est-il que c’est pendant la décennie 1970 que les bases d’une relation solide entre les deux pays ont été établies, axées sur la coopération politique, mais aussi économique et sécuritaire. La libéralisation de l’économie marocaine engagée par les gouvernements successifs depuis l’indépendance a profité de prime abord aux entreprises françaises. Le Maroc est aujourd’hui la première destination des investissements français sur le continent africain. 33 des 40 entreprises du CAC 40 sont présentes au Maroc.

Or si en 2019, avec plus de 900 filiales d’entreprises françaises recensées, la France peut se targuer d’être le premier investisseur étranger au Maroc, c’est sans doute aussi parce que le mouvement a commencé tôt. La création d’une grande partie de ces installations remonte aux années 1960-1970, rappellent les historiens.

Pendant le septennat de Giscard d’Estaing, la coopération franco-marocaine s’étendra aussi au secteur de la défense. Les soldats marocains interviennent à deux reprises, en 1977 et 1978, dans la région de Kolwezi (dans l’ex-Zaïre) à la demande du chef de l’État français pour prêter main-forte au président Mobutu confronté à une rébellion grave. « C’est la preuve que le Maroc est devenu un allié important, compétent en matière sécuritaire, et surtout un allié qu’on n’hésite pas à mobiliser en cas de besoin ».

Photo de la visite d'Etat d'Hassan II en France en novembre 1976. Hassan II et président français Giscard d'Estaing. 

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Le président François Mitterrand et le roi Hassan II du Maroc participent, le 16 décembre 1988 à Casablanca, à une conférence de presse dans le cadre du XVe sommet franco-africain.

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L’élection de Jacques Chirac en 1995 a ouvert une nouvelle ère dans les relations franco-marocaines, à cause de la proximité des deux chefs d’État. « Chirac a dit à Mohamed VI, que c’était son père Hasan II qui l’avait initié au monde arabe, alors qu’il était encore maire de Paris. Les deux hommes se sont rencontrés à cette époque et de là est née leur estime réciproque qui ne s’est jamais démentie ».

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Jacques Chirac a rendu hommage à son ami et mentor en l’invitant pour les cérémonies du 14 juillet 1999, au cours desquelles 500 hommes et une femme, membres de la garde personnelle du roi, ont défilé sur les Champs-Élysées, en leur uniforme écarlate. Hassan II décédera neuf jours après, avec la satisfaction de voir les fanions de son pays flotter de nouveau sur la plus belle avenue du monde, aux côtés des drapeaux tricolores. Pour le souverain, c’était sans doute le signe que l’image de la monarchie alaouite était un peu restaurée aux yeux des Français.

 

La mort de Chirac a suscité un grand élan d’hommages en France où la mémoire de l’ancien chef de l’Etat a été saluée par tout le spectre politique, ainsi que par d’anciens Présidents français. Dès l’annonce de sa disparition, une minute de silence a été observée à l’Assemblée nationale et au Sénat.

Grand ami de feu Hassan II, l’ancien président français était également proche du roi Mohammed VI, à qui il a exprimé son amitié et son estime dans le deuxième tome de ses mémoires paru en décembre 2011: « SM le Roi Mohammed VI du Maroc pouvait compter en toutes circonstances sur mon amitié, comme c’était déjà le cas avec feu son père SM Hassan II », avait écrit Jacques Chirac dans ses mémoires.

L’ancien président français était très fier de son amitié avec feu Hassan II. « Je dois à Hassan II, une sorte d’initiation aux complexités et aux valeurs du monde arabe et musulman. Je lui dois des analyses visionnaires sur les drames mais aussi sur les chances de la paix au Proche-Orient. Je lui dois une plus claire conscience des enjeux internationaux, du rôle de l’Europe en Méditerranée mais aussi de ce que le monde attend de la France », dira-t-il en évoquant la mémoire du défunt souverain. Des propos qui illustrent l’importance et le caractère exceptionnel des relations entre deux grands hommes.

D’ailleurs, la première visite d’Etat à l’étranger de Jacques Chirac, lors de son arrivée à l’Elysée en 1995, a été réservée au Royaume, c’est dire la place qu’occupait le Maroc dans le cœur de cet homme politique hors pair et la grande amitié et l’estime qu’il portaient à son Souverain.

Le 14 juillet 1999, feu Hassan II assiste, quelques jours avant son décès, aux côtés du Président Chirac au défilé militaire à l’occasion de la fête nationale française, une autre preuve de l’amitié entre les deux dirigeants.

A la mort de feu Hassan II, le président Jacques Chirac, qui avait écourté son séjour en Afrique pour assister aux obsèques, affirme que les Français avaient perdu « un homme qui aimait notre pays ».

Cette même amitié va se perpétuer avec le roi Mohammed VI. La première visite d’Etat du président français, depuis l’accession au trône du Souverain, était réservée au Maroc. Une autre illustration de l’amitié et du respect porté par Jacques Chirac au Royaume et à ses Rois.

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