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HOLOCAUSTE. SHOAH EN ROUMANIE.

Publié le 27/04/2023 à 15:17 par rol-benzaken Tags : sur center vie france place mort texte automne carte film

Shoah en Roumanie

L'expression Shoah en Roumanie désigne la persécution et l'extermination de Juifs en Roumanie, qui débute en 1937 avec les mesures discriminatoires du gouvernement d'Octavian Goga, se poursuit et s'aggrave en 1940 avec l'établissement de « l'État national-légionnaire », devient systématique en 1941 avec le régime Antonescu et cesse le soir du 23 août 1944 lorsqu'Antonescu est renversé et que la Roumanie rejoint les Alliés.

Elle a concerné la communauté juive de Roumanie qui, au recensement de 1938, comptait 756 930 personnes.

Les victimes ont été recensées par la commission d'enquête rassemblée par Elie Wiesel qui s'est appuyée sur les travaux historiques antérieurs et sur les archives militaires roumaines, accessibles depuis 1990.

La population juive de la Roumanie au recensement de 1930. Les deux tiers deviennent citoyens soviétiques ou sujets (mais non citoyens) hongrois lors des changements territoriaux de 1940. Ceux devenus soviétiques subiront prioritairement les persécutions du régime d'Antonescu entre 1941 et 1944. Ceux devenus sujets hongrois subiront les persécutions du régime de Horthy entre 1940 et 1944.

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Vue d'ensemble

« La nouvelle année nous apportera la victoire », du journal Molva, publié par et pour des russophones à Odessa sous l'occupation roumaine (Gouvernorat de Transnistrie). Le Nouvel An 1943, vainquant un dragon représentant l'Union soviétique, peut être ainsi résumé : « L'auteur a dépeint Michel l'Archange avec une épée sur la tête d'une créature mythique hideuse avec des traits sémitiques distincts et une croix orthodoxe étincelant au-dessus des nuages. »


Selon Raul Hilberg, un cinquième des 756 930 Juifs roumains recensés en 1938, soit 146 264 personnes, vivaient en Roumanie au recensement de 1956. Parmi les 80 % manquants, soit 611 000 personnes, il y aurait environ 330 000 victimes de la Shoah et 280 000 survivants (dont 170 000 devenus soviétiques et 110 000 émigrés).

En effet, sur les 756 930 Juifs roumains de 1938, près de 400 000 changent de nationalité en 1940 lorsque la Roumanie cède 40% de son territoire à l'URSS, à la Hongrie et à la Bulgarie, tandis que 356 237 conservent la nationalité roumaine et apparaissent au recensement de 1941 ; après la guerre, au fil des années, la communauté des survivants s'étiole, émigrant vers Israël, vers la France ou vers les États-Unis : les Juifs ne sont plus que 146 254 au recensement de 1956, que 24 667 en 1970, que 9 670 en 1992, que 6 179 en 2002 et que 643 en 2012.

De plus, depuis la Shoah, un nombre indéterminé, mais élevé de Juifs roumains ont préféré se déclarer seulement « Roumains » aux recensements.

Avis menaçant notamment d'exécuter des otages juifs (4 juillet 1941).

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En 2003, la commission d'enquête présidée par Elie Wiesel sous les auspices du gouvernement roumain, a fait le macabre inventaire de la Shoah en Roumanie : selon ses conclusions, parmi les 44 % de Juifs roumains assassinés soit environ 330 000 personnes, le régime pro-nazi hongrois de Ferenc Szálasi est responsable d'environ 120 000 victimes en Transylvanie (dont 85 000 déportées vers l'Allemagne nazie) et le régime pro-nazi roumain d'Ion Antonescu d'environ 210 000 victimes (en 1940, environ 250 000 juifs roumains sont devenus soviétiques par la cession à l'URSS, selon le pacte germano-soviétique, des territoires où ils vivaient, et un an plus tard, lors de l'opération Barbarossa et dans les trois ans suivants, l'armée roumaine, revenue sur ces territoires en alliée du Reich et supplétive des forces nazies, assassina plus de 120 000 Juifs en Bessarabie, à Odessa et en Transnistrie, qu'ils aient été roumains ou non avant 1940 ; environ 90 000 d'entre eux qui avaient fui vers l'Est lors de l'attaque, furent rattrapés par l'Einsatzgruppe D ou par l'armée roumaine et tués en Ukraine.

La commission Wiesel conclut que, comme le régime de Pétain, celui d'Antonescu a mis en œuvre, au-delà des attentes de l'Allemagne nazie, sa propre politique de destruction des Juifs présents sur son territoire. Le régime d'Antonescu a clairement proclamé sa volonté d'exterminer sa population juive d'avant-guerre, mais la désorganisation, l'inefficacité, la corruption endémiques de l'administration et de l'armée roumaine, l'action de quelques gradés refusant de devenir des criminels de guerre, celle des « justes » comme Traian Popovici et surtout les craintes des gouvernants et des militaires roumains après la défaite de Stalingrad expliquent que le génocide des Juifs roumains n'ait pas anéanti plus que 44% d'entre eux ; les discriminations, les persécutions et les spoliations, en revanche, ont atteint toute la communauté.


Situation des Juifs pendant les années de la Shoah

Juifs arrêtés à Kischinjow (juillet 1941)

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À partir de l'automne 1940, alors que les mesures d'exclusion professionnelle se durcissent, plusieurs milliers de Juifs par mois quittent la Roumanie pour la Palestine (environ 80 000 personnes, grâce à l'association Aliyah présidée par Eugène Meissner et Samuel Leibovici). Tous n'y parviendront pas, surtout après la déclaration de guerre des Alliés à la Roumanie (décembre 1941) qui en fait des citoyens d'un pays ennemi auxquels on n'accorde plus de visas pour la Palestine, comme en témoigne la tragédie du Struma (entre autres). Le film Train de vie de Radu Mihaileanu évoque aussi ces tragédies.


Massacre des Juifs dans les régions cédées

Juifs tués dans la rue, Pogrom de Iași.

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Dans les régions cédées à la Hongrie (Transylvanie du nord), le régime de l'Amiral Horthy refuse de déporter les Juifs malgré l'insistance d'Hitler. Mais quand les nazis envahissent la Hongrie et mettent en place le régime des Croix fléchées, ceux-ci déportent 120 000 Juifs à partir d'avril 1944, soit 80 % de la population juive de ce territoire (150 000 personnes).

Dans celles qui sont cédées à l'URSS (Bucovine du nord et Bessarabie), les Juifs ne seront pas inquiétés en tant que tels par les autorités soviétiques, mais ceux d'entre eux qui étaient commerçants perdront leurs biens (nationalisés) et ceux qui avaient été fonctionnaires de l'État roumain seront déportés au Kazakhstan en tant que « laquais d'une puissance exploitatrice ». Pour eux, c'est l'entrée en guerre de la Roumanie d'Antonescu lors de l'opération Barbarossa, le 22 juin 1941, qui marque le début de la Shoah.

En effet, le régime Antonescu les considère indistinctement comme des « suppôts du bolchévisme ». La plupart des massacres ont été perpétrés par les troupes roumaines dans les régions en guerre, souvent en collaboration avec l'Einsatzgruppe D allemand, mais beaucoup de persécutions se sont également produites à l'arrière.


« Le Train de la mort » Iași, 27 juin 1941.

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Dès après le 22 juin, un incident impliquant des déserteurs qui avaient tiré sur l'armée déclenche le pogrom de Iași : 12 000 Juifs sont massacrés ou enfermés dans des trains où ils meurent lentement, de soif ou de faim. Fin juillet, les Roumains refoulent de 25 000 à 30 000 Juifs de Bessarabie à l'est du Dniestr, en Podolie (Transnistrie), où ils sont massacrés par les Allemands.

Par la suite, les Roumains se voient octroyer la Transnistrie et y créent un gouvernorat : ils peuvent y envoyer 160 000 Juifs dans des conditions tellement précaires que seuls 135 000 sont encore vivants à l'arrivée. La moitié des 320 000 Juifs de Bessarabie, de Bucovine et du district de Dorohoi sont assassinés dans les mois qui suivent l'entrée en guerre de la Roumanie. Après les premiers massacres, ils sont rassemblés dans des ghettos d'où ils déportés en Transnistrie dans une quinzaine de camps de concentration.

Photographie de propagande sur le front soviétique de Roumanie avec le texte antisémite correspondant : « ...Ils ne s'en sortent pas si mal : les Juifs et Juives soumis à des travaux punitifs sur les routes près de Kichinev en Bessarabie, à l'heure du déjeuner. » (août 1941).

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Dernier comité juif de la ville de Bălţi, raflé par la Wehrmacht, après avoir été retenu en otage pour avoir refusé de livrer les "juifs communistes". Cet instantané est pris juste avant son exécution. Seul Bernard Walter (en costume blanc) survit à ce massacre (15 juillet 1941).

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Dans l'un des camps de concentration juifs de Bessarabie. (septembre 1941).

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Massacre d'un convoi de déportés juifs entre Birzula (Bârzula, Byrzula) et Grozdovca, à côté de Kotovsk, 1941.

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Carte des ghettos juifs d'Oradea en Roumanie, soit en Hongrie à l'époque (printemps 1944).

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WANNSEE : LA « SOLUTION FINALE »

20 janvier 1942 : Dans une villa sur le lac Wannsee, près de Berlin, 15 officiers supérieurs nazis se réunissent pour discuter de la « solution finale » de la question juive. Le plan est décrit par le chef SS Reinhard Heydrich. Le massacre systématique, conçu pour créer un Reich sans Juifs, implique le transport vers des camps de concentration et d’extermination équipés de chambres à gaz et de crématoriums. Jusqu’à la fin de la guerre, environ six millions de Juifs seront tués dans ces camps.