Le guembri, instrument du maâlem gnaoua.

Le guembri est principalement l'instrument clef du maître musicien, nommé maâlem, qui est également le chanteur principal de la troupe.

Ce luth-tambour à trois cordes est à registre bas. Constitué d'une caisse de résonance d'environ soixante centimètres de long, vingt centimètres de large et quinze de profondeur, le guembri est traversé par un manche en bois d'environ un mètre, essentiellement en noyer ou en acajou.

La caisse de résonance du guembri, est elle, recouverte par une peau de dromadaire (prise sur son cou) séchée et tannée. C'est précisément cette peau qui, frappée par la main droite du musicien en même temps que les cordes, donne au guembri un son de percussion.

Les trois cordes du guembri sont fabriquées à partir des intestins d'un bouc bien gras, sacrifié rituellement selon les usages des Gnaouas, pour qu'elles ne cassent pas.

Un sistre métallique, la sersèra, vient quant à lui s'encastrer à l'extrémité du manche du guembri, pour être mis en résonance de par les mouvements de l'instrument et les vibrations des cordes.

À noter qu'il existe également des guembris pour l'apprentissage qui sont appelés “aouicha” et qui sont plus petits.

Muni de son guembri, le maâlem interprète des mélodies particulières propres à chaque melk, qui est l'entité surnaturelle qui vient -durant la lila- (cérémonie rituelle), chevaucher le possédé. Et selon ces rituels, chaque adepte ne peut être possédé que par ce même melk et seulement si la mélodie est jouée par le guembri.

L'instrument de musique principal chez les Gnawa, c’est le guembri. Il est joué par le maître musicien (le maâlem). Appelé également hadjouj, c’est un vieil instrument héritier d’un instrument encore plus ancien, originaire de l’Afrique de l’Ouest, le n’goni.

Et puis, il y a son cousin américain, qui n’est autre que le banjo. Entre n’goni malien et banjo américain, le guembri est un luth tambour à 3 cordes fabriqué avec des boyaux de chèvre, une caisse de résonance plutôt rectangulaire couverte de peau de chameau ou de dromadaire et traversé par un manche. 

Les Gnawa sont originaires d'Afrique occidentale (Guinée, Mali, Soudan).

Ils ont été amenés au Maroc en tant qu'esclaves et se sont ensuite métissés à la population locale. Ils se sont formés en confrérie pour créer un culte original mélangeant des apports africains et berbères.

Au Maroc, les Gnawa sont donc à la croisée des cultures de l’Afrique noire, de la tradition berbère et de l’apport arabo-musulman. 

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