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LA VISITE AU PALAIS ROYAL.
Je me souviens, j’avais 9 ans, ma mère couturière travaillait pour une de nombreuses épouses du Roi Mohamed V, Lalla Abla Bint Tahar.
Le chauffeur, un noir de grande taille habillé d’une djellaba, venait souvent la chercher avec sa vieille 2 chevaux bleue pour les essayages au Palais royal.
Ce jour là ma mère ne voulait pas me laisser seul à la maison.
Le chauffeur dit qu’on pouvait m’emmener.
Nous voila partis au palais et moi à l’arrière de cette auto qui tremblait de partout.
Mes copains de l’impasse me regardaient partir et se demandaient où j’allais.
Je leur faisais des grimaces à travers la vitre.
En arrivant, quel PALAIS !
Avec ces 2 cavaliers et les nombreux gardiens à l’entrée qui montaient la garde.
Pour moi c’est bien le palais des Mille et une nuit.
SM le Sultan Mohamed V. Le drapeau chérifien.
A l’intérieur, dans une grande salle où j’attendais avec le chauffeur, voila soudain le ROI, le ROI DU MAROC en personne.
J’étais étonné et surpris de voir le ROI.
Qu’il était beau ce ROI, vêtu de son habit blanc, de son chapeau blanc et de ses belles babouches, qu’on a toujours eu l’habitude de voir sur les photos partout chez les commerçants et lorsqu'il traversait en voiture les avenues lors des fêtes suivi des délégations officielles.
Il vient à ma rencontre et dit au chauffeur: chkoun, qui est ce petit ?
C’est le fils de la couturière, elle est venue faire les essayages pour la Reine.
Il m’a pris dans ses bras un instant. Il m’a embrassé le front et vite reparti.
J’ai senti en moi une grande chaleur, d’être embrassé par le ROI du Maroc.
J’ai compris plus tard que j’étais un de ses sujets car j’ai toujours entendu dire que les habitants du Maroc ( juifs et musulmans ) étaient les sujets du ROI DU MAROC MOHAMED V. Et qu’il les protégerait toujours.
Ce petit moment qui n’a duré que quelques secondes sera pour moi un grand souvenir que je n’oublierai jamais.
La Famille Royale.
Photo du roi Mohammed V et sa famille.
Assis on peut voir (droite à gauche): la princesse Lalla Malika, la jeune princesse Lalla Amina et la princesse Lalla Aicha.
Debout on peut voir (droite à gauche): la princesse Lalla Nezha (de sa première épouse Lalla Hanila Bint Mammou, le futur roi Hassan II et le prince Moulay Abdallah.
Décès du Roi Mohamed V.
Dans la soirée du 25 février 1961, veille de la date qu'il a retenue pour l'intervention, Mohammed V entre en clinique et s'installe dans la chambre que le Docteur François Cléret lui a préparé.
“Le 26 février 1961 au matin, poursuit ce dernier, j'aidai Sidna (Mohammed V) à se lever.
Il s'était purifié le corps dans un bain prolongé et l'avait parfumé aux senteurs de l'encens comme pour un rendez-vous avec Allah (Dieu).
Il était étonnamment calme, résigné.
Il m'apprit, penaud, que, devant l'insistance de son épouse Lalla Abla, qui lui présentait un bol de tisane comme un remède miracle, il avait rompu le jeûne prescrit et l'avait bu aux environs de 23 heures.
Je prévins aussitôt l'anesthésiste suisse, qui ne parut pas troublé. Muni de mon dossier médical, ce dernier prit aussitôt son patient en charge.
A 9 heures, le roi s'allongeait sur la table d'opération.
Il me prit la main et je sentis son étreinte se desserrer lentement”.
Assis dans un angle de la salle, le Dr Cléret assiste, inquiet, à l'opération.
A 11 heures, il accompagne le chirurgien au moment où il sort pour annoncer le bon déroulement de l'intervention au prince Moulay Hassan, lequel attend dans le patio, entouré du docteur Abdelkrim Khatib, du docteur Henri Dubois-Roquebert et d'une dizaine de médecins.
Le docteur Henri Dubois-Roquebert, charentais, médecin personnel de Mohamed V.
Chacun se réjouit. 20 minutes plus tard, une infirmière vient discrètement avertir le médecin et ami de Mohammed V que l'anesthésiste, resté en salle pour le réveil, désire le voir d'urgence.
Il est livide : son patient gît sans vie !...
Le 26 février 1961, il meurt sur une table d’opération de la clinique du Palais Royal à Rabat à la suite d’une banale intervention chirurgicale de la cloison nasale pratiquée par un chirurgien suisse. Il avait 51 ans seulement.
Le temps a passé, j’avais douze ans en 1961, c’était les funérailles de Sa Majesté le Roi Mohamed V.
Nous étions debout au grand boulevard de Rabat .
Au milieu de centaines et de milliers de Marocains, le cercueil du Roi passait en face de nous, derrière marchaient le Général De Gaulle, des Présidents et des Rois, j’entends un monsieur qui murmurait à son jeune fils les larmes aux yeux,
' regarde mon fils et rappelle toi, aujourd’hui un GRAND ROI nous quitte '.
Le jour de la disparition du souverain, les Juifs du Maroc ressentirent une grande peine et sortirent dans la rue pour le pleurer et partager le deuil de leurs frères musulmans. Le grand rabbin de Sefrou David Obadia prononça alors cet éloge funèbre: « Éternel, notre Dieu, et celui de nos pères dans ta compassion, Toi qui pardonnes et qui consoles, accueille avec faveur l'âme de notre roi Mohammed le Cinquième.
Toi, ô Seigneur, prends-le en pitié, pardonne-lui, prends-le sous Tes ailes, place-le au milieu des âmes pures des Justes des Nations, sous les portails de ta miséricorde.
Qu'il repose en paix. Qu'il en soit ainsi. Amen ».
Le Mausolée Mohamed V et ses 2 princes..
Le Dar-al-Mahkzen, palais royal et siège du gouvernement où travaillent et résident plus de deux mille personnes est de construction récente puisque il date de 1864 et a été érigé sur les ruines de l’ancien palais.
Devant l’entrée du palais, le Méchouar, parvis sur lequel se déroulent les principales fêtes en l’honneur du Roi.
Le Roi Mohamed V habitait une résidence privée à Dar Es Salam.
Son fils le Roi Hassan II résidait dans sa villa du quartier de Souissi ou à Skrirat au bord de l’océan.
Le roi Mohammed V, que son souvenir nous soit toujours une bénédiction pour tous ceux qui l'ont aimé, était le plus grand Roi que le Maroc ait jamais eu.
Connaître un Homme, il faut vivre avec lui. Connaître un Roi ... il faut l'avoir eu comme souverain ...
Il faut avoir rencontré dans sa vie un homme de la qualité de notre ancien souverain... avoir du respect.
MOHAMED V AVAIT EU UNE FILLE AVEC SA PREMIERE EPOUSE LALLA HANILA BINT MAMMOU :
LALLA FATIMA ZAHRA (29 juin 1929-10 aout 2014).
Il prend une deuxième épouse en lui donnant un garçon comme héritier au trône.
PHOTO DE FEU SA MAJESTÉ LE ROI MOHAMMED V ET SES CINQ ENFANTS AVEC SA DEUXIEME EPOUSE LALLA ABLA BINT TAHAR :
MOULAY HASSAN (ROI HASSAN II) (9 juillet 1929-23 juillet 1999).
LALLA AÏCHA (17 juin 1930-4 septembre 2011).
LALLA MALIKA (14 mars 1933-16 aout 1991).
MOULAY ABDALLAH (mai 1935-23 décembre 1983).
LALLA NEZHA (29 octobre 1940-2 septembre 1977).
Parlons de .... Lalla Abla bint Tahar
Née le 5 septembre 1909-Décédée à Rabat, le 1 er mars 1992.
Fille de Moulay al-Tahar ben Hasan.
Épouse du roi Mohammed V du Maroc (mariage en octobre 1926).
Elle est la mère de cinq enfants :
Moulay Hassan ( roi Hassan II),
Lalla Aïcha,
Lalla Malika,
Moulay Abdallah,
Lalla Nezha.
Très rare les fois où l'on voit des photos prises avec le Roi Mohamed V ensemble.
Récit Roland Benzaken.
RABAT….j’y suis né, j’y ai passé toute mon enfance et ma jeunesse….1949-1966.
Cher Roland, 1000 choukren pour tes efforts, recherches, compilation -ce blog est un trésor! Je suis né en 54 quartier Souissi, quand j'évoque cette époque à mon fils c'est comme décrire l'Atlantide. Mon père nous a mené partout :Meknès (le Harras), Erfood(hopital), Taza(hopital) et Oujda(véto en ferme expérimental) et c'est là que j'ai vécu un moment magique : venant de l'aéroport de Bercane Sa Majesté Mohamed 5 a daigné humblement arrêté le cortège (bagnoles américaines) descendre et accepter le rituel du lait et des dattes tendues par ma sœur et moi, après les bisous et les paroles de respects échangés avec mon père (et les gradés du Mekhzane bien sûr), notre
ROI SIDNA a repris son chemin. Cher Roland, de lire le passage où le chauffeur noir vous a présenté au Roi comme le fils de la couturière et que ce GRAND HOMME vous a
pris dans ses bras et donné un baiser de tendresse, m'a tiré les larmes. Heureux homme, heureux sujet comme vous l'écrivez si bien. Je n'y suis pas retourné depuis juillet 1989, eh oui ça fait un bail pour la terre natale. MAIS ça démange et il faut répondre à cette appel du cœur Chérifien. Qui sait? nous dégusterons -inchallah- un thé aux Oudayas...
ENCORE 1000 fois merci, FAWZI
Bonjour,j'ai lu votre récit avec intérêt et émotion. Je n'ai pas la chance de voyager alors je le fais a travers les récits et photos des autres, merci
Vos photos sont très belles et parfois j'ai envie de m'en inspirer pour peindre toutes ces belles couleurs, cette chaleur, m'en donnez vous l'autorisation, cONTINUEZ
J'ai habité un an à Rabat rue de Volubilis, à côté de la Tour Hassan où on allait jouer, j'avais 12 ans et je me souviens bien de la mort de Mohamed V. Votre texte et vos photos évoquent très bien cette période. Merci.Je découvre avec un immense plaisir ce blog et j'en feuillette les pages avec avidité, et j'y reviendrai. J'ai vécu partie de ma prime enfance à RABAT (école de l'Agdal entre autres...) de 1952 à 1957 ou nous avons du regagner la France avec beaucoup de regrets, et tout, absolument tout ce que j'y ai vécu de merveilleux reste gravé en ma mémoire, images qui se bousculent, impressions, etc... et je me retrouve comme si c'était "chez moi" dans le contenu de ce blog. Merci pour ce travail et la mise à disposition de tous ces souvenirs qui rencontrent les miens.Très beau récit d'une ville baignée de soleil dans laquelle j'ai aussi vu le jour le en décembre 1954.j'ai fréquenté les mêmes endroits, suis allé au VOX voir Tarzan, Maciste et les westerns, et après manger une glace au quartier de l'Océan. La sonnette résonne encore dans mes oreilles.Merci pour ces impressions et ces merveilleux souvenirs...
A bientôt..
Super article comme d’habitude. Un grand merci pour tout ce que tu nous partages.voyance gratuite en ligne par email - http://www.rubis-voyance.com
Impossible de vous remercier tant qu'il faudrait en faire. J'habitais au 1 avenue Marie Feuillet Rabat jusqu'en 1960.
Je jouais au Django Club. Bon nombre de mes amis étaient juifs et particulièrement mon copain Alain Schlouch
Que de souvenirs. Je prendrai un peu plus de temps à tout relire sur votre blog. Encore merci
Jean-Louis Castaing (né en 1941) à Rabat
un passage sur notre ville en 2002 sur ma composition jazz
https://youtu.be/QNnpkX9mcAI
bonjour Roland, tu as posé une question sur ma page ( et la suite ?)seulement la suite comme tout mon livre que je viens de finir est sur un pdf je souhaitais je joindre mais je n'y suis pas arrivé ( je ne suis pas né avec ces technologie et suit perdu )je te joint mon adresse mail dis moi si tu veux que je te l'envois MERCI pellegrin.armand@orange.fr
http://10impasselesclefs.centerblog.net
votre recit m'a fait resurgir toute mon enfance a RABAT. Comme vous j'y suis né en 1943Bravo alek pour article bien redigeJ'ai bien connu Lalla Nezha et sa Majesté Mohammed V jusqu'à son exil. Ce que vous dites de la bonté de Sa Majesté est exactement ce que j'ai ressent au cours de toutes ces années où il venait nous voir jouer, un grand roi très bon et que j'ai toujours reveré et respecté. Il aimait ses enfants et le leur montrait
Anne CURT
Je ferme les yeux. Je rentre en moi et je revis dans l'avenue de Temara au 65 et à l'Ecole des Orangers. MERCIBonjour d'un R'bati nostalgiqueAvec tous mes remerciements d'avoir écrit ces magnifiques souvenirs de Rabat.
Je suis également né à Rabat en 1947 et parti en 1963. Je suis espagnol de naissance et fils de réfugié politique espagnol de la guerre d'Espagne et j'ai vécu au Quartier de l'Ocean, rue Antoine Mas et Avenue de la résistance, près de Bab el Halou, une des entrées de la médina qui donnait accès aux Oudayas..
La majorité de vos souvenirs me reviennent en mémoire, pêlemêle, le cinéma VOX et ses westerns, les sfings à la médina, les brochettes excellentes dans un restaurant à côté du cinéma ABC dans le même quartier, mes copains marocains du quartier de l'Ocean, les plages et le soleil, etc ...
Merci encore d'avoir eu la force et le courage d'avoir écrit ce magnifique blog de souvenirs.
Un R'bati devenu Français.
Paul MARTINEZ
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