Savez-vous que l’hôtel BALIMA à RABAT a été conçu par 3 associés en 1930.

Mr BALDOIS (BA) l'architecte,
Mr LINARES (LI) l'entrepreneur et
Mr Mathias (MA) l'administrateur.
Ce qui fait BA LI MA.
HISTOIRE DE L'HOTEL BALIMA AUJOURD'HUI ET AUTREFOIS.
Rabat / L' Avenue Mohammed V ou Dar el-Maghzen:
L'Hôtel Le Balima.

L'histoire du Balima commence au beau milieu du protectorat français. Louis Mathias, un aventurier originaire de la Bourgogne, en France, et vivant au Maroc depuis 1909, décide de fonder avec quelques amis une société de promotion immobilière. La Balima voit le jour en mai 1928 à Rabat. Son nom est la contraction des deux premières lettres des patronymes des trois associés. En l'occurrence Lucien Bardy, André Liorel et Louis Mathias.
Une année après sa création, alors que le monde est en pleine crise économique, la nouvelle société devient une référence en matière de transactions immobilières, mais aussi et surtout dans la construction d'immeubles. Et au bout de quelques années, la Balima se retrouve à la tête d'un véritable empire immobilier couvrant l'ensemble du centre-ville de Rabat, et bien au-delà.
Dans ce riche patrimoine, figure l'hôtel éponyme Balima, dont les travaux ont été lancés en 1930. Inauguré le 12 octobre 1932, il s'impose très vite comme le fleuron de l'hôtellerie marocaine de l’époque. “Peu de Rbatis savent aujourd'hui qu'il existait deux hôtels Balima au Maroc. Celui de Rabat et un autre à Ifrane, qui ont été construits et inaugurés en même temps. Aujourd'hui, il ne reste que le Balima de Rabat, puisque son grand frère d'Ifrane a été fermé au début des années 60”, explique Louis Bernard Le Chartier, petit-fils de Louis Mathias et directeur général de la société Balima.
Situé au centre-ville de la capitale, sur l'emplacement de l'ancien Institut chérifien et juste en face du Palais de justice (qui sera transformé après l'indépendance du Maroc en Parlement), le Balima de Rabat jouit d'une situation stratégique. Dès son inauguration, il devient un lieu privilégié des rendez-vous d'affaires, politiques et galants.
Hommes d'affaires et décideurs politiques prennent leurs quartiers dans le salon et la brasserie de l'hôtel, tandis que la terrasse héberge une foule joyeuse, constituée de colons français et d'expatriés de diverses nationalités. On y venait pour un traditionnel “apéro”, ou simplement pour déguster des crêpes-suzette, réputées parmi les plus savoureuses de la capitale. Les noctambules, quant à eux, se retrouvent dans le Briquay, le “dancing” couru par la jet-set de l'époque. Ce côté glamour, l'hôtel le gardera de longues années durant.
Pendant les années 40 et 50, l'hôtel Balima accueille l'essentiel des délégations officielles qui séjournent dans la capitale du Maroc sous protectorat. Hommes d'Etat, gradés des armées américaine et française, ministres ou députés y élisent domicile régulièrement. Parmi ces illustres clients, Pierre Mendès France atterrit au Balima avec sa femme et ses deux fils au beau milieu de la Deuxième guerre mondiale. Il y séjourne pendant plusieurs semaines, entre juin et août 1941, avant d'être arrêté pour désertion et extradé vers la France vichyste sur ordre du Résident général Noguès.
De retour au Balima en mars 2004, son fils, Michel Mendès France, laisse un mot émouvant sur le livre d'or de l'hôtel, où il raconte une partie de la vie de son défunt père. Un livre d'or qui grouille d’écrits élogieux à l'égard du Balima et de son personnel et signés par des célébrités issues du monde de la politique et des arts. Parmi ces célébrités, l’artiste américaine Joséphine Baker, qui insistait, à chacun de ses fréquents séjours au Maroc entre 1941 et 1954, à descendre à la même suite du Balima.
La suite du Che
Une suite qui sera également occupée par le célèbre chansonnier Charles Trenet lors de son séjour au Maroc en 1956 et l'actrice Annie Girardot pendant son passage à Rabat en 1958. A l'époque, le Maroc vient tout juste d'accéder à l'indépendance. Autrefois fief attitré de la communauté étrangère établie à Rabat, le Balima s'ouvre peu à peu aux autochtones, tout en gardant son aura élitiste.
Etablissement haut de gamme, l'hôtel continue en effet à accueillir une clientèle de marque, dont le fameux Pacha El Glaoui, qui en avait fait son pied-à-terre rbati. “Même après sa disgrâce, le Pacha continuait à occuper plusieurs suites à la fois. Tel un sultan, il débarquait à l'hôtel en compagnie d'une véritable cour, dont chacun des membres exigeait d'être servi comme un roi”, se remémore un ancien employé de l'hôtel. Le 28 août 1959, le Balima reçoit un hôte très spécial, en la personne d'Ernesto Che Guevara.
Répondant à une invitation de Abdellah Ibrahim, le premier chef de gouvernement du Maroc indépendant, le révolutionnaire argentin sera assigné à résidence dans cet hôtel, où il séjourne malgré lui, deux jours durant, sur instructions du prince héritier Moulay Hassan. Libéré, le Che sera par la suite logé dans une villa du Souissi où, diplomate, il racontera à ses amis marocains avoir gardé un excellent souvenir de son séjour forcé au Balima. Personne ne le croira. Car entre-temps, le palace s'était transformé en base arrière des services de sécurité marocains et les Oufkir, Dlimi et autre Laghzaoui, comme leurs employés en costumes sombres et lunettes, comptaient parmi ses clients les plus fidèles. C'est le temps des barbouzes !
“La plupart des chambres et toutes les suites étaient truffées de micros et mises sur écoute. Et de nombreux membres du personnel étaient tout simplement des agents en service”, confie un vétéran de la DGSN. Principale cible de cette espionnite aiguë : les diplomates et journalistes étrangers établis dans la capitale, qui fréquentent assidûment la terrasse et la brasserie du Balima.
“Dans le temps, tout se passait et tout se décidait au Balima. C'est d'ailleurs pendant cette époque que l'expression ‘Radio Balima’ a fait son apparition”, se souvient Abdellah Stouky, journaliste et chroniqueur, ancien président de l'Union internationale des journalistes francophones. Le Parlement nouvellement inauguré apporte également son lot de clients, puisé dans le personnel de la Chambre des représentants, mais également parmi les députés, nombreux à venir s'y restaurer.
Hôtel des arts avant l’heure
En 1973, le Balima échappe miraculeusement à la politique de marocanisation décrétée par Hassan II, grâce à l'esprit visionnaire de son fondateur et propriétaire, Louis Mathias. “Mon grand-père avait eu la judicieuse idée d'introduire la société Balima en Bourse au milieu des années 60”, raconte Bernard Le Chartier. Mais ceci n'empêche pas l’hôtel d'entamer la pente descendante, poussé par un jeune aux dents longues. Le Hilton venait en effet d’ouvrir ses portes, qui ont rapidement happé l'essentiel de la clientèle huppée de la capitale.

Faisant de la résistance, le Balima maintiendra son prestige grâce à une autre famille de clients, celle composée d’artistes, d’hommes de lettres et de théâtre, nostalgiques de la belle époque, qui ont transformé sa terrasse en café littéraire. “Tayeb Seddiki était un inconditionnel de la terrasse. Il venait chaque jour prendre un café avec ses amis journalistes, écrivains et artistes”, raconte Suzanne Harroche, la directrice commerciale du Balima. Mais c'est surtout l'écrivain et poète Mohamed Khaïreddine qui marquera de sa présence le Balima. L'enfant terrible de la littérature marocaine passera en effet de longues années dans cet hôtel, à la fin des années 70, juste après son retour de France.
Puis au début des années 90, juste avant son décès. “C'était un client difficile, excessivement coléreux, mais tellement généreux. Une fois, au comble de sa fureur, il a même failli blesser le concierge de l'hôtel avec son canif. Mais il se faisait pardonner sa mauvaise humeur avec de bons pourboires”, relate un employé du Balima. Avant sa mort en 1995, Khaïreddine logera même deux années dans l’hôtel… aux frais du ministère de la Culture. Il sera chouchouté par le personnel de l’établissement, auquel il a légué en héritage ses modestes affaires.
À partir de la seconde moitié des années 90, le Balima commence à perdre de sa superbe. La clientèle huppée n’est plus qu’un souvenir et la terrasse, autrefois lieu de rencontres et de convivialité, rentre dans le rang et rejoint la cohorte des classiques cafés à “noss noss”. Quant à sa proximité du siège du Parlement, elle n’est plus une bénédiction. Diplômés chômeurs, handicapés et militants de droits de l’homme remplissent régulièrement l'horizon direct de l'hôtel, qui devient une loge de choix pour suivre en direct les vagues de contestations qui secouent le Maroc de la “nouvelle ère”. Parmi ces manifestants, peu savent que l'hôtel, qui leur sert de décor de fond, avait un jour accueilli le Che, l'icône révolutionnaire par excellence.
Qui est Soltane Balima ?
À Rabat, tout le monde se souvient de lui, mais personne ne connaît son nom. Lui, c'est Soltane Balima, parfois également appelé le Prince de Balima. Parmi la faune bigarrée qui fréquentait l'hôtel, cet ancien gendarme radié au milieu des années 60 marquera de son empreinte l'imaginaire collectif des Rbatis.
Reconverti dans l'escroquerie professionnelle, l’homme sévissait sur la terrasse du Balima. Constamment vêtu d'un burnous et doté d'un phrasé et d'une gestuelle maniérés, il se faisait passer pour un membre de la famille royale (d’où le sobriquet “soltane”). En matière d'escroqueries, la légende lui attribue plusieurs faits d'armes, dont la fameuse vente des canons de la Kasbah des Oudayas à des collectionneurs étrangers.
La réalité est cependant moins glorieuse. “Le Sultan de Balima était un escroc à la petite semaine. Il passait son temps à pigeonner des petites gens en leur promettant des agréments de transport ou la libération de proches emprisonnés, raconte Abdellah Stouky. Le reste du temps, il vivotait en demandant l'aumône à quelques clients fortunés, dont l'ancien ministre d'Etat, Moulay Ahmed El Alaoui”.
À la fin des années 70, ses frasques s'étant multipliées, le Sultan de Balima est contraint, sur ordre express du général Dlimi, d'abandonner ses habits makhzéniens. Dépourvu de son uniforme, il ne quitte pas pour autant la terrasse du Balima, qu'il continuera à fréquenter jusqu'à sa mort !
HONNEUR A MONSIEUR MESBAHI.
Il déambulait les rues de Rabat du matin au soir ainsi que dans les plages l'été.
Il était ici face à l’hôtel Balima et longeait l'avenue Mohamed V.
Toujours en smoking, élégant et souriant en tous temps.
Il criait goûtez mes vitamines B12.
Une fois vendu son quota, il distribuait le reste gratuitement.
pour ces deux photos prises à New York.
La terrasse de l'hôtel Balima à Rabat autrefois année 1960.
Une vue générale de l'hôtel BALIMA année 1950.
Merci pour cet article j’ai vécu à Rabat jusqu’a 1978 je me rappelai du sultan de Balima c’était La Belle Époque de Rabat mes parents habitaient juste derrière la gare , Olala la meilleure époque de mon enfance merci encoreA la memoir de msr Mohamed idberka le chaf cuisinier de balima qui es décidé ilya 2 jours le 27/1/2020. Ina lilah wa ina ilayhi raji3on.Christian MICHEL je suis né à Rabat en 1950Le Balima c’était comme l’opéra ou la comédie française un endroit chic réservé et regardé comme une institution
Je me souviens de l’orchestre qui faisait danser le beau monde des garçons en pantalon noir - Le balima c’était un monument type Art Deco comme la poste et la gare . C’était un lieu magique fascinant
Mon oncle occupait un appartement dans la rue adjacente . Du balcon je pouvais voir les arbres de la terrasse et entendre la musique. C’était les années 55/60 la Buena vida !
Très bon résumé j'en ai appris plus que ce que m'ont en dit mes parents .merci.
Une pensée émue pour mon père qui a assuré l'entretien de cet hotel vétuste sous l'ère de la gérance Brequeville.
Je suis aussi nèe en 1935 à Rabat .Mes parents qui y sejournènt jusqu'en 1937 en gardérent toute leur vie un souvenir èmerveillè.Ma mére me parlait très souvent des fins de journée sur la terrasse du café de l'hôtel où tout Rabat se retrouvait . Très âgée donc et perdant la mémoire des noms ,j' ai ,à ma grande surprise ,spontanément retrouvé celui du Balima dont je voulais parler à une amie sur le point de partir pour Rabat . En me reportant sur internet , je suis donc tombée sur cet article si intéressant et appris avec tristesse le déclin irrémédiable de ce nâtiment magnifique porteur de tant d'Histoire au même titre que bien d'anciens hôtels " coloniaux".Mes parents qui résidèrent à Rabat( où je suis d'ailleurs née ) en gardaient un merveilleux souvenir. Ma mère évoqua toute sa vie l'heure de l'apéritif au café ou brasserie du Balima où les femmes rivalisaient de jolies toilettes . Je crois qui règnait une atmosphère plus libre plus libre qu'en France ( pasau mauvais sens du mot), l'impression de vivre dans un pays neuf,dynamique et en plein développement. L'administration française reposait sur les Contrôleurs civils issus d'un concours très difficile et recherchéBien sûr tout ce monde ou presque )mvivait dans l'inconscience des méfaits de la colonisation et même , osons le dire, croyaient pour beaucoup , sincèrement à ses bienfaits .!Et tout ça si près de la Guerre ...et des futures indépendances
Sans me tromper, je pense que la terrasse du Balima a Rabat est la plus grosse terrasse café/bar/restaurant au monde qui soit aussi située en plein centre d'une ville.
J'ai voyagé un peu partout et je n'ai jamais trouvé une terrasse aussi grande, a part, peut etre, la terrasse Bryant Park a New York (ou fut tourné une partie du film américain "Panique à Needle Park", avec Al Pacino en 1971)
Ce qui est sur c'est que le charme de la terrasse du Balima est puissant et inoubliable, et je n'ai que d'excellents souvenirs dans cet établissement mythique dans les années 60 et 70.
Ahhhh.... Nostalgie quand tu nous tiens.
Voici deux images de cette fameuse terrasse du Bryant Park a New York (voir liens images ci dessous.
Sa terrasse est vraiment immense, et si jamais vous voyagez a NY et que vous voulez retrouver l'ambiance et le charme du Balima de Rabat c'est vraiment l'endroit ou aller !
Mais attention, les consommations sont plutôt chères, une Heineken par exemple vous coutera $10 (environ 100 Dirhams), donc amenez assez de cash hahahaha :-D
Allez, bonne continuation tout le monde.
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