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Traversée en bateau de Tanger à Gibraltar avec les flamants, les dauphins et les orques.

Tous les voyages au MAROC commencent et finissent par le Détroit de GIBRALTAR.

Dans les années 60, les bateaux de notre enfance avaient pour nom "CIUDAD DE TARIFA" ou encore "VIRGEN DE AFRICA".

Le 3 juillet 1967.

Nous sommes dans un bateau quittant Tanger en partance pour Gibraltar, c'est-à-dire mes parents, ma soeur et moi.

Avons mis la voiture dans la soute du bateau qui va nous mener à l'inconnu, c'est-à-dire la FRANCE, MARSEILLE puis PARIS.

Il faut débarquer ensuite traverser l'Espagne et atteindre Paris en voiture.

J'ai tout juste 17 ans, laissant mes amis, mes copains d'enfance, mes habitudes, mon pays, ma ville RABAT.

Derrière nous laissons plusieurs générations de notre famille.

Nous sommes les derniers à partir définitivement et nous ne reviendrons plus vivre ici.

Une autre vie nous attend.

Pendant la traversée nous avons eu la chance de pouvoir observer des visiteurs très rares dans le détroit de Gibraltar.

Déjà peu de temps après avoir quitté le port de Tanger, les voyageurs et moi-même avons pu entendre la voix du Capitaine au micro.

Il nous annonçait qu’en ce moment nous pouvions observer des flamants roses dans le ciel ! Un spectacle vraiment particulier et surtout rare, car on ne peut malheureusement plus très souvent observer ces animaux au point le plus méridional de l’Europe.

Mais ce ne devait pas être la seule surprise pour nous les voyageurs.

Peu de temps après notre rencontre avec les flamants, nous avons rencontré les globicéphales.

Normalement, ce sont plutôt des animaux calmes car ils sont actifs durant la nuit, en train de chasser les calmars.

C’est pourquoi, le jour, ils nagent plutôt tranquillement à la surface de l’eau pour pouvoir y dormir.

Mais cette fois, les animaux montraient un autre comportement.

Ils étaient très joueurs et s’approchaient de bon gré de notre bateau.

Dans le groupe, on pouvait aussi observer quelques jeunes.

Les animaux se tournaient sur le dos, nous montraient leur ventre avec le magnifique motif blanc qui se démarquait clairement du reste noir de leur corps.

Ils sortaient leur tête de l’eau presque à la verticale pour pouvoir mieux observer les événements autour d’eux!

Nous avons rencontré encore un autre groupe qui s’approchait de notre bateau.

Par son micro, le Capitaine annonçait "Voilà les orques qui s’approchent !"

Bien sûr, nous nous sommes tous précipités vers la proue car les orques sont une vraie sensation.

Normalement, si nous avons de la chance, nous ne voyons les orques que durant trois heures, car, pour cela, il faut aller plus loin dans l’Atlantique parce que les orques se trouvent dans le territoire des pêcheurs.

Encore plus loin, les orques nous attendaient. Tous les voyageurs étaient fous de joie car c’est vraiment quelque chose de spécial de pouvoir observer ces animaux gracieux dans la nature.

Après avoir accompagné les orques pendant un moment, nous apercevons le Rocher de Gibraltar.

Récit Roland Benzaken.

RABAT….j’y suis né, j’y ai passé toute mon enfance et ma jeunesse….1949-1966.