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LE CIMETIÈRE JUIF D'AKRICH AU MAROC.

Publié le 27/07/2017 à 15:02 par rol-benzaken Tags : patrimoine maroc background center image sur bonne vie saint création texte

En cette fin d’après-midi au village d' AKRICH, au moment où le soleil commence à se coucher, Abdulrahman, 39 ans, arpente de haut en bas le flanc de coteau en serpentant entre amandiers, figuiers, citronniers, oliviers et grenadiers muni d’un tuyau d’arrosage orange.

La routine de l’arrosage de fin de journée est l’une de ses responsabilités en tant que gardien de cette petite pépinière communautaire située dans le village d’Akrich, à 20 km au sud de Marrakech, dans les contreforts ruraux des montagnes du Haut Atlas.

Ses tâches, toutefois, vont au-delà du simple jardinage. Il est également le gardien du cimetière juif de la zone, un site de plus de 700 ans récemment restauré qui partage l’espace avec la pépinière.

À l’intérieur des murs terracotta du cimetière, des rangées d’arbres fruitiers biologiques se dressent à proximité des tombes rénovées des défunts de l’ancienne communauté juive d’Akrich.

Cet arrangement relève d’une initiative intercommunautaire conçue pour préserver le patrimoine juif du Maroc et réduire la pauvreté dans la région.

Le terrain utilisé pour la pépinière a été donné par le Conseil des communautés juives du Maroc pour apporter à la communauté principalement agraire d’Akrich une source durable de revenus. En retour, les habitants protègent et entretiennent la propriété – espérant aussi que le cimetière restauré attirera davantage de visiteurs.

La proposition de réhabiliter le cimetière d’Akrich et de créer la pépinière en son sein a été développée pour la première fois en 2011 avec l’aide de la Fondation du Haut Atlas, une organisation basée à Marrakech qui travaille avec les populations rurales défavorisées à travers le Maroc.

Abdulrahman retire les mauvaises herbes près des arbres récemment plantés (Fondation du Haut Atlas)

image

Les arbres et les tombes se côtoient.

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Akrich a accueilli une vigoureuse communauté juive d’environ 3000 membres dont les origines remontent au XVIe siècle.

Aujourd’hui, le cimetière est la seule trace visible de leur présence en ce lieu.

Comme la plupart des juifs ayant fui le Maroc, la communauté juive d’Akrich est partie entre 1948 et 1970, après la création de l’État d’Israël et les guerres israélo-arabes qui ont fait suite en 1956 et 1967.

Les 3 000 juifs qui vivent dans le pays aujourd’hui sont seulement un fragment du quart de million qu’il comptait il y a un demi-siècle.

Leur absence est regrettée par les villageois, en particulier les aînés, insiste Abdulrahman. « La génération plus âgée, celle des septuagénaires ou octogénaires, a des souvenirs positifs de ses anciens voisins et parle d’eux uniquement en bien. Ils ont vécu côte-à-côte sans aucune haine ni problème. »

Abdulrahman le gardien estime que plusieurs centaines de juifs marocains ont fait la hiloula (pèlerinage) au village l’été dernier, un chiffre qu’il trouve relativement élevé pour ce petit village.

Il indique que la plupart des pèlerins viennent chercher la bonne santé en priant sur la tombe du rabbin Ha Cohen, un saint révéré pour ses pouvoirs de guérisseur.

D’autres, explique-t-il, souhaitent repartir d’Akrich en emportant avec eux de petites branches du grand saule qui s’élève dans l’enceinte du cimetière.

Un texte en hébreu gravé près de la tombe de Raphaël Ha Cohen à Akrich.

« Le site, bien qu’il soit un cimetière, est en fait plutôt vivant d’un point de vue culturel et spirituel. La Hiloula annuelle attire des centaines de personnes en provenance du Maroc et de l’étranger, qui croient fermement que son énergie spirituelle est aussi forte qu’autrefois. »

Ce sentiment est partagé par les habitants d’Akrich, explique Abdulraham. Il affirme que cette relation est un élément de l’histoire du village qui ne peut être oublié.

« Le cimetière fait aussi partie du patrimoine des villageois et il est important que les jeunes générations le comprennent et le maintiennent en vie. »