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OLGA BANCIC. SOLDAT JUIVE DES FTP-MOI.

Publié le 17/08/2021 à 16:13 par rol-benzaken Tags : center création roman moi france enfants travail mort fille

Olga (ou Golda) Bancic

dite Pierrette, née le 22 mai 1912, à Chișinău  en Bessarabie, et morte guillotinée le 10 mai 1944 à Stuttgart, est une immigrée roumaine, juive et communiste, soldat volontaire des FTP-MOI de la région parisienne.

Jeunesse
Olga naît dans une famille nombreuse juive de la province alors russe de Bessarabie. Cette région roumanophone (en actuelle Moldavie) déclare son indépendance, puis rejoint la Roumanie en 1918. Le père, un modeste agent municipal, ne peut assurer la subsistance de sa famille, tous ses enfants doivent travailler. Olga, sixième de la fratrie, est placée dans une fabrique de gants à l’âge de 12 ans. Les conditions de travail sont épouvantables.

En 1924, la jeune Olga participe à une grève et à une manifestation dans l’usine de gants où elle travaille. En 1929, elle épouse l'écrivain Solomon A. Jacob, connu sous le nom d'Alexandru Jar (1911-1988).

Communiste, elle est arrêtée par la Sûreté roumaine, incarcérée, maltraitée et battue. De 1933 à 1938, elle est un membre actif du syndicat ouvrier local et continue la lutte syndicale malgré les dangers encourus. Militante au sein des jeunesses communistes de Roumanie elle participe à la création d'un « Front Populaire contre le fascisme », où elle croise sa toute jeune compatriote Hélène Taich. Plusieurs fois arrêtées, condamnées et emprisonnées, elles sont traquées et se réfugient en France.

Arrivée en France en 1938, Olga poursuit des études à la faculté de lettres où elle retrouve son mari, qui combat pendant la guerre d'Espagne dans les Brigades internationales. Le couple aide les Républicains espagnols en envoyant des armes au groupe franco-belge "Pauker" de la 35e division des Brigades internationales, commandé par le français Gaston Carré et le roumain Valter Roman (pas encore père du futur Premier ministre roumain Petre Roman).

En 1939, elle donne naissance à une fille, Dolorès, prénommée ainsi en hommage à Dolores Ibárruri, dite « La Pasionaria » mais familièrement appelée « Dolly ».

Seconde Guerre mondiale
Après l’invasion de la France en 1940, Olga Bancic confie sa fille à une famille française et s’engage dans l'organisation clandestine Main-d'œuvre immigrée (MOI) des étrangers communistes, puis dans le mouvement de lutte armée de cette organisation, les FTP-MOI. Sous le pseudonyme de « Pierrette », elle est chargée de l’assemblage des bombes et des explosifs, de leur transport et de l'acheminement des armes avant et après les opérations. Elle a ainsi participé indirectement à une centaine d'attaques. Arsène Tchakarian indique:

« Anna Richter et Olga Bancic devaient, à l'heure dite, apporter les grenades et les revolvers puis devaient les récupérer après l'action ce qui les exposait terriblement après l'attentat, le quartier étant bouclé par les forces de sécurité allemandes…. »

Sous le nom de Mme Martin demeurant no 8 rue des Ciseaux, elle louait une chambre située no 3 rue Andrieux ou elle entreposait les armes. Elle demeurait réellement au no 114 rue du Château.

Salomon Jacob est arrêté en septembre 1941. Un rapport de police, du 15 décembre 1941, mentionne Olga Bancic à propos de l’évasion de son ami de l’hôpital Tenon, le 23 novembre 1941. Il est interné au camp de Drancy (elle dit « ignorer ce qu’il est devenu »).

Arsène Tchakarian indique qu'« elle participa à une centaine d'attaques contre l'armée allemande menés par le groupe Manouchian. » Elle est arrêtée à Paris par les Brigades spéciales (BS2), le 6 novembre 1943, en même temps que Marcel Rayman et Josef Svec. Soixante-huit membres des FTP MOI sont interpellés et vingt-trois d’entre eux sont emprisonnés à la prison de Fresnes en attendant d'être jugés.

La concierge du 3 rue Andrieux s'inquiétant de l’absence de madame Martin qui de ce fait ne réglait pas la location de la chambre, prévient la police. Le 23 mars 1944, les policiers du commissariat du quartier de l'Europe perquisitionnent la chambre et y trouvent : 13 grenades Mills, 3 pistolets, 1 browning, 3 revolvers à barillet, 60 bombes, 3 cartouchières garnies, 1 sac d’accessoires pour engins incendiaires, plusieurs boîtes de cartouches, 1 boîte de plaques incendiaires, 1 boîte d’explosifs.

« Avant le procès, des milliers d’exemplaires de « l’Affiche rouge » montrant le visage de dix membres du groupe de Missak Manouchian sont placardés dans tout Paris. »

L'Affiche rouge, février 1944.

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Le 21 février 1944, les 23 prisonniers sont condamnés à mort par une cour martiale allemande, réunie à Paris le 15 février 1944. Pour Adam Rayski, l'existence d'un procès public, et l'allégation que les accusés auraient comparu dans une salle d'audience, est « un énorme mensonge de la propagande allemande et vichyssoise ».

Mémorial de l'Affiche rouge à Valence.

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Olga, qui a été atrocement torturée au nerf de bœuf, est transférée en Allemagne le 19 février 1944, tandis que les vingt-deux hommes du groupe Manouchian sont fusillés le 21 février au fort du Mont-Valérien.

Incarcérée à Karlsruhe, puis transférée le 3 mai à Stuttgart, elle est guillotinée à la prison de Stuttgart, le 10 mai 1944 ; elle avait trente-deux ans.

Son mari, Alexandre Jar, échappe aux arrestations de novembre 1943. Après la Libération, il quitte les FTP-MOI et retourne avec sa fille Dolly en Roumanie, devenue communiste.

Plaque en mémoire de Olga Bancic, posée au 114 rue du Château à Paris (14e).

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