J'ECRIS SUR MA MERE.

Quelque chose qui a réanimé en moi un souvenir.

Tout cela a bien existé.

J'aimerai revenir en arrière et revivre des moments d'innocence.

Je suis heureux et triste à la fois. Je suis nostalgique.

Heureux d'avoir vécu tant de belles choses.

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Je me souviens et je raconte.

J'ai 12 ans en 1961. Elle a 42 ans. Papa 44 ans.

Mariage de Alice le 20 février 1941 à Rabat au Maroc avec Henri Benzaken.

En 1961 ils fêtent leur 20 ans de mariage.

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Ma mère suivait de près les principales fêtes de notre religion.

LES FÊTES, LES TRADITIONS, LES COUTUMES ET LA CUISINE DE NOS FAMILLES DE ORAN, DE RABAT ET DU MAROC.

Les juifs du Maroc et partout dans le monde, lanceront les festivités de la Mimouna tout de suite après la fin de Pessah au coucher du soleil.

En opposition avec la nuit du seder où les fidèles se pressent de rentrer chez eux pour lire la haggadah, ceux qui fêtent la Mimouna prennent leur temps pour se souhaiter selon la formule consacrée " tarbah (chance et succès), Alallah Mimouna, Ambarka mas'uda ", boire un peu de mahia et en route vers les maisons d'amis, ils s'arrêtent chez le rabbin, le hazan, et leurs parents, leurs amis , leurs voisins et dans cet ordre.

Le point de ralliement c'est la table, parée d'une belle nappe blanche, ornée de fleurs et d'épis de blé et offrant les mets symboliques: lait, beurre, farine, œufs, miel, fruits, noisettes, gâteaux , bonbons, dattes, du vin et les fameuses mouflétas mangées chaudes avec du beurre et du miel ajoutés au centre et roulées comme des crêpes. D'autres plats, tous , à base de laitage, sont compris dans le menu traditionnel, préparé par des femmes en caftans brodés.

La coutume veut que l'on invite des couples fiancés à dîner chez les parents de la fiancée où on servira de la moufléta et du poisson grillé . Ensuite tout le monde sort dans la rue et les célibataires vont se rencontrer sous les yeux attentifs des parents. Tôt le jour de la Mimouna, des familles vont à la mer, les gens se lancent de l'eau sur le visage et entrent pieds nus dans l'eau, pour rejouer la scène miraculeuse de la traversée de la Mer Rouge qui historiquement, a lieu le dernier jour de Pessah. Ceux qui vivent loin de la côte, vont vers des puits, des rivières. Ensuite ils participent aux pique-nique dans les parcs, chantant et dansant. Il est difficile de retrouver l'origine de la pratique de la Mimouna, le nom lui-même Mimouna est interprété de différentes façons: Mimouna viendrait de Maimon, le père de Maimonide qui vivait à Fes au Maroc, (où dit-on la mimouna aurait eu son origine) et serait mort ce jour-là.

Le nom viendrait de l'hébreu/araméen mammon qui signifie richesse ou prospérité, cela sous-entend que la productivité d'un individu, la richesse personnelle et nationale sont déterminées le jour de la mimouna. Il contient le mot hébreu emunah ou foi, impliquant que la rédemption arrivera au mois de nissan, tout comme la libération de l'esclavage est arrivée au cours du même mois.

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Ma mère Alice 41 ans et la photo encadrée de ma sœur ainée Rose. A cette époque on pensait beaucoup à Rose car elle était partie le lendemain de ses 18 ans pour la France s'offrir une nouvelle vie avec un copain de l'époque de Rabat.

C'était notre première télévision noir et blanc à Rabat en 1961.

On rêvait tous d'avoir la télévision à cette époque car nos familles en France l'avait.

La télé, à mon enfance, c’était une seule chaîne: RTM (radiodiffusion télévision marocaine).

En noir et blanc, elle diffusait de 18H à 23h30, on nous passait de temps en temps un vieux film égyptien, westerns en français ou des chansons arabes.

Le rêve, donc il fallait le chercher ailleurs, dans les salles obscures des cinémas, la seule obscurité où on plonge avec plaisir.

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Mes deux sœurs, mon frère et moi attendions vivement le samedi pour toucher notre argent de poche. C'était à Rabat dans les années début 1960 et jusqu'à notre départ du Maroc en juillet 1966. Voici le déroulement de la distribution de notre argent de poche. Samedi midi, on déjeune tranquillement. Fin de repas après le dessert, on attend avec impatience le moment venu en regardant ma mère, on lui faisait signe avec nos doigts et elle savait qu'il y avait une habitude à ne pas perdre. C'était un rituel, mon père se lève de table, ma mère lui fait rappeler un détail.  Ouf il a compris.

13 heures 30 il part vite faire sa partie de carte et rejoindre ses amis, d'abord c'était au café des 5 parties du monde près de chez nous et ensuite plus tard au café de la Renaissance comme tous les jours face à sa boutique

(PHOTOPTIC HENRI) rue du 18 juin 1940 à Rabat.

Ce détail répétitif de ma mère,... Henri tu n'oublies rien?

Effectivement il faisait toujours semblant d'avoir oublié.

Il sortait son portefeuille et donnait une somme suivant l'âge soit en billets soit en monnaies. Ma sœur Rose plus âgé que moi (7 ans de +) attendait son billet sans broncher. Mon frère Charles plus âgé que moi (4 ans de +) réclamait toujours plus car il avait plus de dépenses, déjà en cigarettes, en sorties et en loisirs. Il avait de nombreux copains et sortait beaucoup le week-end en boites de nuit.

Moi Roland j’acceptai ce qu'on me donnait. Je ne comptais pas là-dessus pour satisfaire mes loisirs et mes dépenses pour la semaine. Mon truc pour gagner de l'argent c'est revendre des jeux et jouets personnels à mes camarades du quartier ou de l'école. Souvent j'allais au mellah de Rabat situé à deux pas de chez nous, et vendre des livres d'école de l'année passée et de vieux vêtements usés.

Ma sœur Michelle moins âgée que moi (2 ans de -) attendait aussi de la monnaie.

La distribution de notre argent de poche faite, mon père repartait bien sûr avec des bises de notre part et des merci PAPA.

merci papa chéri

merci mon beau papa

merci papa le plus beau du monde...

Toute sa vie durant, papa Henri m’avait toujours voué un amour inconditionnel. Peu importe comment s'était déroulée sa journée, il avait toujours du temps et de la patience pour moi. Je ne me souviens pas avoir jamais entendu sa voix emportée par une colère forte ou un accès de rage. Il parlait toujours de façon posée. Quand j'étais un petit garçon, je le sentais toujours attentif à mes paroles. Il m'appelait tendrement  « mon petit chéri »  – et apaisait tous mes chagrins d'enfant.

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Ma mère Alice, ma sœur et moi au bas de notre immeuble Mondoloni à Rabat.

J'ai 12 ans en 1961. Ma sœur 10 ans. Elle a 41 ans.

Ma mère, ma sœur et moi au bas de notre immeuble Mondoloni à Rabat.

Derrière c'est notre automobile Ford Galaxy bleue Azur.

J'ai 12 ans en 1961. Ma sœur 10 ans. Elle a 41 ans.

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1961. Voyage en Espagne depuis Rabat.

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De l’enfance à l’âge adulte.

« Ah !!! Dans mon temps, c’était LE bon temps », disait nos parents … Les fêtes sont souvent vécues comme étant nostalgique car il nous ramène incontestablement à notre enfance, à cette mémoire positive de moments agréables où tout était joyeux et sans problème.

En contre parti, nos yeux et notre cœur d’adulte nous font prendre conscience que tout n’est pas rose et sans problème ! Pour certains, les anniversaires et fêtes sont devenus superficiels ou synonyme de course folle à la recherche du cadeau parfait; pour d’autre, c’est le déchirement des familles ou la difficulté à faire plaisir avec un budget plus que restreint.

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Cet ouvrage comporte 84 articles. 12/84.

A suivre pages suivantes...