Plusieurs enfants juifs ont été cachés au château de Beloeil pendant la guerre par le prince Eugène de Ligne et son épouse.
Lors de la 2ème guerre mondiale, 44 enfants juifs ont été cachés dans le château de Beloeil et ont suivi leur scolarité en compagnie d’autres enfants malades et défavorisés de la région.
Les châtelains de Beloeil ont été mis à l'honneur en Israël. Lors d'une cérémonie à Jérusalem, l'actuel propriétaire du château, le Prince Michel de Ligne, a planté l'arbre du souvenir en présence du président israélien Reuven Rivlin.
Un geste symbolique qui représente l'acte de résistance posé par ses grands parents Eugène et Philippine de Ligne.
Au cœur de la seconde guerre mondiale, ils avaient décidé d'accueillir plus d'une quarantaine d'enfants juifs dans l'enceinte du château.
L'été 1942
L'histoire commence à l'été 1942. Les allemands occupent alors la Belgique et débutent les déportations massives de juifs. Durant ces mois d'été, des milliers de juifs seront forcés de quitter le territoire et seront envoyés vers des camps de travail ou pire encore. Face à l'horreur de la situation, Eugène et Philippine de Ligne, les propriétaires du château de Beloeil décident d'ouvrir leurs portes aux enfants juifs.
Un séjour aux allures de colonies de vacances
A l'époque, le château accueille déjà près de 800 enfants (année 1943). La plupart sont des civils belges victimes des conséquences désastreuses de la guerre. L'idée du prince et de la princesse de Ligne est alors de mêler les enfants juifs aux autres enfants. Une méthode qui se révélera très efficace.
Très vite, les pensionnaires supplémentaires vont s'habituer à la vie en groupe. Il faut dire que l'ambiance au château a des allures de colonie de vacances. Beaucoup d'entre eux vont d'ailleurs apprendre à nager dans le bassin des dames; l'une des fontaine du domaine.
"Ici pour ces enfants, c'était, comme ils le disent, un havre de paix au milieu de la guerre où finalement le seul manque c'est les parents puisqu'ils ne sont plus là mais ça les enfants s'en rendront compte uniquement à la fin de la guerre", confie Hélène Rustin, professeure d'histoire et auteur d'un mémoire sur le séjour des enfants juifs à Beloeil. Selon elle, les enfants sont totalement déconnectés des réalités de la guerre durant leur séjour au château.
Sur les traces de leur passé
Aujourd'hui, plusieurs de ces enfants devenus adultes sont encore en vie. Certain d'entre eux reviennent même visiter les allées où ils ont joué, l'orangerie où ils ont dormi et mangé au côté des autres enfants belges. Hélène Rustin a d'ailleurs l'occasion de rencontré deux de ces ex-enfants cachés : "L'été passé, il y a eu deux personnes qui sont revenues.
Une fille qui avait séjourné ici quelques mois alors qu'elle avait déjà douze ans et un autre petit garçon qui avait à l'époque quatre ans. Chaque fois ils sont émerveillés par le lieu. Ils reviennent souvent avec leurs familles du coup c'est un moment fort en émotions pour eux. Ca leur permet de remettre une image sur les souvenirs qu'ils avaient".
Au total, le château accueillera dans ses murs une quarantaine d'enfants juifs. Selon Hélène Rustin, professeure en histoire, "c'est difficile de mettre un chiffre là dessus puisque qui dit enfant caché dit pas d'archives écrites parce que, forcément, on essaye de garder le moins de traces possibles".
Au cours de ses recherches, elle a finalement pu identifier 44 enfants mais il y en aurait encore beaucoup d'autres.