Rubriques

>> Toutes les rubriques <<
· JUIFS DU MONDE. HISTOIRE. PERSONNAGES. (3333)
· ROIS.PRINCES.LA COUR ROYALE DU MAROC (261)
· JUIFS. CAMPS DE LA MORT. NAZIS. SHOAH. (2404)
· CÉLÉBRITÉS. COMÉDIENS. ARTISTES. (28)
· 1-RÉCIT D'UNE ENFANCE A RABAT. (219)
· TOUR DU MAROC EN 365 JOURS ET +.2013. (399)
· MELLAHS, ARTISANS ET VIE JUIVE AU MAROC. (253)
· CIMETIÈRES ET SAINTS JUIFS DU MAROC. (283)
· ROTHSCHILD. FAMILLES. DESCENDANCES. (448)
· ANNÉES 60. ANNÉES YEYE. (303)

Statistiques

Date de création : 28.02.2014
Dernière mise à jour : 22.12.2025
20065 articles


Derniers commentaires Articles les plus lus

· NABILLA BENATTIA.
· PRINCESSES ET PRINCES DU MAROC.
· LISTES DES PRÉNOMS HÉBRAÏQUES.
· PIERRES SUR LES TOMBES JUIVES ?
· LA CHANSON D'AUTREFOIS: TRABADJA LA MOUKERE.

· JEU DE NOTRE ENFANCE LA CARTE MAROCAINE: RONDA.
· ZAHIA DEHAR.
· PRINCESSE LALLA LATIFA HAMMOU DU MAROC.
· C’ÉTAIT LES DISCOTHÈQUES DE NOTRE JEUNESSE A PARIS.
· LES JUIFS CONNUS FRANCAIS.
· LA MAHIA EAU DE VIE MAROCAINE.
· LES FRERES ZEMMOUR. CRIMINELS JUIFS FRANCAIS.
· LE MARIAGE TRADITIONNEL AU MAROC.
· FEMMES INDIGÈNES POSANT NUES AU MAROC.
· LES EPOUSES DU ROI HASSAN II DU MAROC.

Voir plus 

Rechercher
Thèmes

dieu éléments roman maroc image sur center place background vie france monde travail bleu belle

EN VISITE AU MELLAH DE SALE AUTREFOIS.

Publié le 10/12/2015 à 12:43 par rol-benzaken Tags : éléments roman maroc image sur center place background vie france monde travail bleu

 COPYRIGHT. NE PAS COPIER LE CONTENU SANS AUTORISATION DE L'AUTEUR.

Un visiteur décrit le shabbat au mellah et les Juifs de Salé.

J'ai passé un Shabbat à Salé et je voudrais vous le décrire.

Je croyais vivre un beau rêve et j'ai compris que la « nostalgie du ghetto et du mellah » qui hante quelques juifs français de ma génération n'est pas aussi folle ni aussi utopique qu'on ne serait tenté de le croire de prime abord.

Le mellah de Salé est à l'écart de la Médina (ville arabe) et de la ville européenne.

Il est entouré de hautes murailles crénelées, trois portes donnent accès au Mellah.

Les rues sont relativement spacieuses, les maisons blanches sont coquettes et assez confortables ; il n'y a pas de vraie misère.

Les appartements sont suffisamment éclairés et aérés ; il y a l'eau courante et dans les maisons aisées, il y des installations sanitaires. L'entrée des rues est ornée d'arbres.

Une heure avant le Sabbath, le marché qui grouillait de monde et de marchandises se vide ; les maisons sont nettoyées, les lumières s’allument dans les demeures ; la ville juive se repose.

image

Les jeunes ont transformé le Talmud Tora en lieu de prières. Grand immeuble à un étage blanc entourant un patio intérieur baigné de soleil où sont installées des classes modernes.

M. Hanania Dahan en est le Directeur comme il est l'âme de tous les éléments modernes et sionistes de Salé (il a déjà fait de la prison pour propagande sioniste et en est fier).

L'office est oriental, mais le chant est organisé, on ne chique pas, on ne crache pas par terre comme dans les Synagogues de la vieille génération ; quelques chants d'importation européenne détonnent au milieu de cette atmosphère sabbatique et orientale.

Néanmoins on sort de cet office régénéré et on n'a pas la sensation comme à la sortie de nos offices religieux en France d'avoir suffi à une obligation sociale ou religieuse, on a reçu le Shabbat et on a fait sa prière, chose dont nous avons pour la plupart oublié jusqu'au souvenir et c'est ce qui rend nos offices en France aussi froids et conventionnels.

A Salé on vit son judaïsme ; en France nous n'en avons plus que la façade, les formes.

A la sortie des Synagogues c'est sabbath dans le Mellah : des silhouettes blanches stationnent aux coins des rues sous un ciel bleu noir étoile, sous les arcades orientales et discutent de la Sidra ou d'une page du Talmud et non de la valeur du louis d'or ou de la cherté de la vie. Et ils discutent, les jeunes surtouts en hébreu.

C'est Sabbath. A l'entrée du Mellah un policier juif interdit l'accès aux gens qui ont une cigarette allumée ; le Beth Din, le tribunal rabbinique peut les pénaliser avec l'appui du « pacha ».

Dans les maisons les lumières scintillent et on entend de tous côtés des chants sabbatiques. L'hospitalité bien juive est encore intacte au Maroc et dans la famille où nous avons été reçus nous avons vu le beau vendredi soir qui faisait briller encore mes années d'enfance et que faute d'ambiance on ne peut plus recréer pleinement, même si tous les gestes, toutes les prières, tous les cantiques toutes les rites, sont restés les mêmes.

Le Shabbat matin, le premier office a lieu dès 6 heures car à Salé également il y a des jeunes qui travaillent le Sabbath dans des administrations françaises de Rabat, mais ils ont une excuse, c'est que leurs parents gagnaient 1.000 frs par mois et qu'eux en rapportent 6 ou 7. Néanmoins, avant de partir au travail ils font leurs prières et à leur retour après-midi ils étudient la Tora. Le soir vers le crépuscule, on se réunit à nouveau au Talmud Tora pour le Moadon, la réunion sabbatique comme en Eretz Israël.

Cela se passe dans la grande cour intérieure ; 400 personnes, surtout des jeunes s'installent et devant la porte trois ou quatre gars solides sont obligés d'empêcher un nombre égal de franchir l'enceinte, faute de place.

Un exposé sur la Sidra, la vie d'un grand Juif, une revue sur les éléments du monde juif se suivent en hébreu avec traduction arabe.

Les gens sont simples : ils écoutent bouche bée. On peut les amener au bout du monde quand on vient de France et qu'ils sentent que malgré cela on est encore juif.

Des psaumes se chantent ; Arbith et Habdalah.

La semaine recommence avec ses misères pour les pauvres gens.

Mendiants israélites devant la synagogue Rabbi Chalom Zaoui au Mellah de Rabat.