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PROSTITUTION COLONIALE FRANÇAISE AU MAROC.

Publié le 02/08/2015 à 18:22 par rol-benzaken Tags : prénom poésie maroc image prix sur center vie place centre afrique france chez femme travail société histoire femmes cadre

Dès le début de la colonisation française au Maroc, en 1914, les forces "protectrices" ont décidé d'organiser la prostitution pour limiter les dégâts hygiéniques et ainsi protéger la société blanche et métropolitaine des risques épidémiologiques.

 Ce sera notamment le cas à Casablanca. En effet, les prostituées locales font alors peur à cause de la syphilis. On décide donc de les parquer et d'ainsi mieux les contrôler dans quelques ruelles faciles à surveiller.



 Quelques lots furent de fait affectés à la réalisation du premier quartier réservé de Casablanca sur des terrains appartenant à M. Prosper Ferrieu. Ce dernier, né à Casblanca en 1866, d'abord chargé du Consulat de France, puis vice-consul de Grèce, conseiller politique du général d'Amadou et enfin conseiller du commerce extérieur de la France au Maroc, en tant que personnalité publique, s'y opposer vertemment, il ne put empêcher la fixation du quartier réservé à qui, à son plus grand désespoir, il devait donner son prénom, Prosper, déformé par la prononciation marocaine en Bousbir. Se trouvant juste à côté du centre-ville construit par les Français, à Bab Marrakech, en bordure de l'Ancienne Médina, il fut décidé, en 1923, par le chef des services municipaux de Casablanca, de le déplacé dans un quartier moins central. On fit alors appel à l'initiative privée et une société immobilière "La Cressonière", fut crée.


 Le quartier réservé se retrouva alors déplacé loin des regards, dans la Nouvelle Médina, avec tout de même une ligne de bus direct qui le relie au centre-ville européen et dont il était l'unique destination. Entièrement clos de murs, il ne possédait qu'une entrée, située sur sa face Est, gardée par un double poste, militaire et policier. Dès que l'on franchissait la grande porte, on se trouvait dans une rue de dix mètres de large et de soixante mètres de long qui se terminait sur une place rectangulaire de vingt mètres sur quarante-huit.


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Les guides touristiques de l'époque en parlent assez abondamment : "Les touristes amateurs d'études de moeurs (sont invités) à gagner la ville close de Bousbir, quartier neuf réservé aux femmes publiques (...) Un cadre qui ne manque pas de poésie."... Véritable bordel à ciel ouvert, Bousbir comptera, sur 24 000 m², de 600 à 900 prostituées qui, y vivant comme en prison, sont astreintes aux visites médicales régulières, peuvent commencer dès l'âge de 12 ans et finir usées à 25.

Pour leur recrutement, la police n'hésite pas à mettre la main à la pâte, fournissant régulièrement Bousbir en "chair fraîche", majoritairement mineure. Les femmes et les filles "travaillant" dans le quartier étaient soumises à l'autorité inflexible d'une "patronne", perdant totalement leur indépendance. Sans salaire fixe, soit elles travaillaient "au pair" et n'avaient donc comme ressources que les maigres "pourboires" consentis par les clients, soit elles participaient aux "bénéfices", étant entendu qu'après soustraction du prix de la nourriture, des vêtements et des avances consenties à taux usuraires, il ne leur restaient alors plus grand chose... 


Un astucieux système qui permettait d'asseoir définitivement, pour le plus grand plaisir des "consommateurs" une situation d'esclavage des femmes soumises ainsi aux désidératas de leur patronne.


Cité prostitutionnelle, cité carcérale, Bousbir, qui sera le modèle des quartiers réservés au Maroc et ailleurs au Maghreb, s'illustrait par sa règlementation administrative, par son contrôle individuel et sanitaire, et, surtout, par le travail d’abattage des prostituées "indigènes", qui pouvait subir jusqu’à 70 rapports sexuels journaliers – un « taylorisme sexuel » selon Christelle Taraud, auteur de "La prostitution coloniale. Algérie, Tunisie, Maroc (1830-1962)"–.


Pour les forces coloniales, cela répondait un double objectif :

ld'une part assouvir les fantasmes de l’imaginaire relationnel et sexuel occidental, épris d'orientalisme, qui faisant écho à l'ébauche des revendications d'autonomie des femmes occidentales, véhiculait, pour la femme maghrébine, une image de féminité oisive, passive et offerte qui traduit l’idée que dans nos pays il serait encore possible de retrouver un rapport entre les hommes et les femmes qui soit “naturel” et “simple”, conforme à la traditionnelle domination masculine (vague orientaliste qui, paradoxe de l'inculture, joui encore chez nombre de nos élites d'une image plus que positive...).


D'autre part, il s'agissait d'inscrire dans l'esprit du colonisé un rapport de force clair et net ; 
si les femmes marocaines sont à la disposition pleine et entière des hommes européens, les prostituées européennes, cantonnées dans les maisons closes, sont strictement interdites aux indigènes. Plus qu'un simple commerce de la chair, il s'agissait d'inféoder les femmes "indigènes" et, par là, les hommes, à la domination coloniale. Un système discriminatoire qui sert à avilir et à inférioriser le colonisé par rapport au colonisateur.


Bref, loin des clichés le présentant comme un Eden de sensualité, ou des rapports complaisants le présentant comme une "soupape de sécurité", Bousbir était avant tout un lien d'esclavage sexuel moderne et racialisé, dont l'impact dans la représentation que se feront les hommes de ce qu'allait devenir le Maroc indépendant de leurs femmes sera forcemment néfaste : prostituée potentielle ou traîtresse à "sa race", la femme marocaine subira durablement les préjudices de l'image véhiculée par les Bousbir et autres BMC (bordels militaires de camapagnes, réservés aux soldats).



Si l’abolition du régime de la prostitution réglementée en métropole en 1946 n'a pas concerné les colonies d'Afrique du Nord (officiellement du fait d'un "sous-développement sexuel(!)"), la prostitution, assimilée à juste titre la domination coloniale par les mouvements nationalistes, sera interdite et les quartiers réservés fermés dès avant l'accession à l'indépendance. Bousbir disparaîtra ainsi comme lieu de tolérence en 1953, notamment du fait du militantisme abolitioniste des médécins Jean Mathieu et P-H Maury, auteurs de l'étude "La prostitution marocaine surveillée de Casablanca.


Le quartier réservé", parut en 1951 et qui a mis en exergue les conditions de vie atroces des prostituées de Bousbir et le caractère "concentrationnaire" du quartier. Après l'indépendance, Bousbir, hormis sa fonction de quartier prostitutionnel, a été conservé tel quel et n'a subi aucun changement qui aurait affecté son cachet architectural certain. Le seul rappel du passé aura été la conservation, jusqu'en 2002, du nom des rues (celles de la "Fassia", de la "Doukkalia", de la "Chaouia"...), la plupart de ces habitants n'ayant aujourd'hui aucune idée de son histoire. Une histoire peu reluisante volontairement occultée des deux côtés de la Méditerranée.

 



Commentaires (6)

Alex68 le 26/12/2017
Les femmes marocaines auraient dû être traitées avec le même respect que nos femelles françaises.
Nous sommes tous des enfants de salauds !


Anonyme le 12/02/2018
C'est vrai que les rebeus traitent nos femelles, mères et filles dès la puberté en vide ******** permanentes, 100 saillies par jour et aussi en reproduction intensive, au moins pendant ce temps là elles ne trompent pas leurs maris ces saletés


Martine-Hélène le 24/10/2019
Merci beaucoup pour cet excellent article. Un univers concentrationnaire de plus, qui livraient aux clients des jeunes filles à peine pubères puisque certaines d'entre elles commençaient leur "carrière" à douze ans seulement. Je me souviens d'avoir lu un roman de Grancher "La Belle de Bousbir" dans les années 60.Récit d'un exotisme de pacotille qui se voulait rabelaisien et dont on parlait avec des sourires et des airs égrillards. J'ai détesté ce bouquin.


Anonyme le 22/11/2020
Ça fait gerber. Et dire que ce commerce a été organisé par des sauvages qui sont allés "civiliser" des peuples arriérés.
À vomir tous ces criminels, dont les héritiers osent parler des bienfaits de la colonisation.
Ils me dégoûtent tous ces criminels fils de P...


Anonyme le 20/07/2022
A anonyme c était une autre époque où les gens n avaient pas tous conscience de ce qu il se passait.
Maintenant les Marocains sont mieux informés. Ils baisent les françaises pour leur plus grand bonheur d ailleurs.
Ma femme a un amant Marocain depuis l été dernier. Elle a passé plus de 2 mois chez lui. Il est content d avoir “attrapé” une française plus jeune que lui et veux continuer cette relation. Je me dis que j ai de la chance qu un homme pareil ai flashé sur ma femme. C est le fantasme de pas mal d hommes en France qu un Arabe ***** leur femme.



didier le 20/11/2022
Il y avait des quartiers 'réservés' identiques dans toutes les grandes villes d'Iran en 1977/1978. J'étais familier de celui d'Ahwaz dans la province du Khouzistan. A part un japonais et moi je n'ai jamais vu d'autres étrangers. Un service de bus desservait le bordel à partir d'une place de la ville, l'accès en voiture individuelle était interdit. Il n'y avait aussi qu'une seule porte d'entrée, gardée par des militaires. Chaque maison à l'intérieur des murs contenait 3 chambres et autant de prostituées plus la matronne qui encaissait les passes. J'estime à une centaine le nombre de prostituées dont quelques étrangères dans ce bordel d'Ahwaz. Le quartier était assez loin du centre ville dans une zone industrielle où ma société avait des bureaux, c'est ainsi que j'ai découvert le lieu.


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